Précarité institutionnelle: la pétition
Parce que je suis stagiaire, parce que je gagne 300€/mois depuis cinq mois, parce que je suis obligé aujourd'hui de faire ce stage pour entrer sur le marché du travail, parce que ces stages obligent les jeunes à attendre qu'ils soient vieux pour travailler, parce que les entreprises considèrent les jeunes comme des sous-hommes, parce que les entreprises voudraient des jeunes qui soient formés parfaitement à leur métier avant de les embaucher, parce que les entreprises ne veulent pas faire l'effort de former les jeunes alors qu'ils sont déjà productifs au salaire d'un actif.
Pour toutes ces raisons, j'ai signé la pétition de Génération Précaire. Pour toutes ces raisons je vous propose de la signer et de la relayer.
Jamais je n'aurais pu travailler pour 300€ par mois sans l'aide de mes parents. Je sais que j'ai de la chance d'avoir mes parents derrière moi et je sais que tout le monde n'a pas ses parents derrière soit.
PETITION ADRESSÉE :
AU MINISTRE DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES, AU MINISTRE DÉLÉGUÉ À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, AU PREMIER MINISTRE, AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
PROCEDURE A SUIVRE POUR SIGNER CETTE PETITION : Il faut remplir le formulaire en dessous de la pétition avec un mail valide. Vous recevrez ensuite un mail contenant un lien de confirmation. Votre signature ne sera prise en compte qu’une fois que vous aurez cliqué sur ce lien. Cette procédure permet d’éviter les fausses signatures (avec des fausses adresses mails), ou les signatures multiples (on ne peut signer qu’une seule fois avec le même mail).
Attention, la messagerie Hotmail - et peut être d’autres - a tendance à placer ce mail de confirmation dans le répertoire "Junk" ou Courrier indésirable.
Merci de votre soutien
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Messieurs,
Dans le cadre des études de l’enseignement supérieur, près d’un million de stages sont effectués chaque année en France.
Les stages se sont imposés comme un élément essentiel de la formation des étudiants et de leur insertion professionnelle, à tel point que 90 % des diplômés ont du faire au moins un stage dans leur cursus.
Et pourtant, la législation afférente est quasi inexistante et permet de nombreux abus dont :
la non-rémunération d’une main d’œuvre pourtant qualifiée,
la destruction de postes fixes via des contrats de travail dissimulés sous forme de stage,
des stages "photocopieuses" sans aucune vocation pédagogique
des stages productifs, c’est à dire qui permettent à l’entreprise de tirer directement profit du travail du stagiaire, sans avoir à le former ou à le rémunérer comme un employé : poste de cadre ou de commercial, voire postes de stagiaires encadrant d’autres stagiaires.
Ces stages abusifs malheureusement de plus en plus courants s’accompagnent de graves conséquences tant pour les étudiants et l’ensemble de la population en général que pour le marché de l’emploi et la vie de l’entreprise et des administrations :
Précarisation générale des étudiants et de la population active mise en concurrence avec les stagiaires, notamment les post-diplômés mais également les employés moins qualifiés ;
Accroissement des inégalités entre les étudiants qui peuvent ou non financer cette durée des études induite ;
Multiplication des étudiants fictifs qui s’inscrivent à l’université uniquement pour obtenir une convention de stage, et ainsi fournir une main d’oeuvre bon marché aux entreprises ;
Non-cotisation des travailleurs et des entreprises aux systèmes de protection sociale (retraite, santé, chômage), ce qui joue contre la réduction des déficits sociaux.
Fuite vers l’étranger des diplômés qui n’obtiennent pas de rémunération décente en France
En août 2005, le Conseil Economique et Social, dans son rapport sur l’insertion professionnelle des jeunes issus de l’enseignement supérieur, soulignait « la nécessité de procéder à réexamen des conditions statutaires des stages en entreprises ».
Il est effectivement plus que temps de réformer ce statut qui n’a pas évolué depuis 1978. Nous demandons donc :
une étude chiffrée de l’impact des stages abusifs sur le marché de l’emploi
la fin des stages non-rémunérés. Aujourd’hui, une entreprise peut prendre en stage un étudiant ou un diplômé et ne pas le rémunérer du tout. Cela ne peut durer plus longtemps. "Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable" (Article 23.3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme)
une reconnaissance financière et statutaire des stagiaires,
la progressivité de la rémunération en fonction de l’âge, du niveau d’étude atteint ou de la durée du stage
Des stages à la fois formateurs et qui offrent une rémunération décente , c’est possible : c’est une question de volonté politique !
A vous de démontrer dès maintenant que la France se soucie de la jeunesse qu’elle a formée.
Nous comptons sur vous.