Quand Beaumarchais rencontre le Sida
"Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis: encore je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m'occupe: un assemblage informe de parties inconnues; puis un chétif être imbécile; un petit animal folâtre; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre; maître ici, valet là, selon qu'il plaît à la fortune; ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux... avec délices! orateur selon le danger; poète par délassement; musicien par occasion; amoureux par folles bouffées..."
Beaumarchais nous vient encore en aide dans cette journée sombre où l'ironie de la situation prend un tour comique. On célèbre un virus destructeur en même temps que la lutte pour l'éradication de ce virus. C'est d'ailleurs le problème de ces jours de célébration de maladie. On ne fait plus la différence entre ce que l'on célèbre et pourquoi l'on se bat.
On retrouve cette sorte d'ironie triste chez Beaumarchais, dans la peau de Figaro. La vie doit être jonchée de fleurs autant qu'il est permis et savoir garder le sourire même lorsque la vie est pire que ce que l'on imaginait, c'est certainement la plus belle des forces. Savoir rebondir, savoir vivre avec ce terrible passif qu'est la maladie, savoir faire face au regard des autres, c'est savoir être un Figaro qui egrenne sa vie de petits bonheurs, de pétales de rose.
C'est ce que l'on retrouve dans ces vidéos.
PROTEGE TOI
envoyé par TIGRE_NOIR
Sida Pilotes
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