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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
10 juillet 2007

L'Union Européenne choisit Dominique Strauss-Kahn comme candidat à la présidence du FMI

photo_150Dominique Strauss-Kahn devient donc le candidat européen à la présidence du FMI. S'il est élu, il deviendra le quatrième président français de cette institution internationale après Pierre-Paul Schweitzer, Jacques de Larosière, et Michel Camdessus.

L'histoire de l'Institution internationale est assez édifiante. Jeune, elle n'a que 60 ans, et pourtant elle a déjà connu plusieurs crises. La première date de 1961 grâce à la France. Le grand Charles et son éminence grise Jacques Rueff aimaient bien emmmerdé ses "amis" américains et avaient émis le souhait d'arrêter de se refinancer en dollar mais en lingot d'or. Comprenez bien que le tout était enrobé dans la "grandeur" de la France, l'"indépendance" de la France pour faire passer la pillule. Ce petit coup de croc-en-jambe de la part des anti-keynesiens français et d'Europe amena l'ordre mondial dont le FMI fait parti à la réforme de 1976 qui officialisait la rupture entre néo-keynesianisme et libéralisme. Cette rupture n'est pas uniquement la cause du rejet de la financiarisation de la France en dollar mais il y contribue avec d'autres causes plus ou moins voyantes. La reconstruction européenne s'était terminée et les pays de l'Europe de l'Ouest était de nouveau à flot, le plan Mashall avait fonctionné à merveille et les pays européens avaient retrouvé l'appétit qui est le leur : plus être des subalternes des Etats-Unis mais des concurrents. Les pays arabes se cherchent une place sur l'échiquier mondial et font pression sur le prix du baril de pétrole et sur l'allié des Etats-Unis, Israel, le plus proche d'eux avec les guerres de 1967, de 1970 et de 1973. Les Etats-Unis sont affaiblis par les ratés du putsh cubain dans la Baie des Cochons en 1961 et la mort violente du président Kennedy deux ans plus tard.

Toutes ces causes mettent à bas l'ordre mondial keynesien pour laisser la place à la financiarisation des capitaux et l'économie libérale que nous connaissons aujourd'hui. Et le FMI doit aussi se réformer en 1976 pour mettre un terme à la première grande crise mondiale de cette institution. Les objectifs du FMI changent. Au lieu de s'occuper de la balance des paiements comme c'était le cas avant, le FMI s'occupe désormais de l'endettement et de la solvabilité des pays sur les marchés internationnaux en échange d'une politique libérale mais surtout liberticide. Les pays aux mains du FMI n'ont plus de pouvoir de décider de leur politique. Ils doivent se plier à la politique libérale du FMI. Cette politique dogmatique a mené de trop nombreux pays dans des situations perverses en Asie, en Russie, en Amérique latine. Des pays se sont detournés et refusent désormais de travailler avec cette institution ce qui entraine de graves problèmes de financement pour le FMI comme l'explique Pascal Cherki.

La mission qui sera confié à DSK est donc passionnante. Non seulement, il devra redonner les lettres de noblesse au FMI qui était keynesien mais en plus il devra trouver un moyen de financement intelligent autrement que sur les intérêts versés par les pays en difficulté. Dominique Strauss-Kahn a redressé les finances françaises de 1997 à 2000 en qualifiant la France à l'Euro ce qui implique d'avoir un deficit en-dessous de 60% du PIB français, un deficit en-dessous de 3% du PIB et une inflation maitrisée. Il n'y a pas de raisons que l'homme et les méthodes qui ont fonctionné à un moment donné ne pourraient pas fonctionné à un niveau international avec des méthodes réactualisées.

Dominique Strauss-Kahn en acceptant de devenir le candidat européen à la tête du FMI s'éloigne du Parti Socialiste. Est-ce un éloignement pour un retour meilleur? Je ne sais et en fait ce n'est pas une question que nous devons nous poser. La sociale-démocratie n'est pas une question de personnes mais une question d'idées. Si Dominique Strauss-Kahn prend en charge le FMI, d'autres personnes de qualité relèveront le flambeau de la sociale-démocratie. Mendès-France, Rocard et DSK n'ont pas réussi à amener les idées sociales-démocrates au centre névralgique du pouvoir qu'est l'Elysée. D'autres hommes et femmes seront là pour reprendre le flambeau de la démocratie.

Je viens de voir que DSK avait laissé un communiqué sur son blog à propos de sa nomination comme candidat au FMI.   

"La période qui vient doit être celle de l’adaptation du FMI
à la nouvelle donne créée par la mondialisation financière.
Il va en effet falloir redéfinir les missions du Fonds
ainsi que la place respective des différents partenaires,
notamment en donnant aux pays émergents le rôle qui leur revient".

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Commentaires
L
Directeur Général du FMI et non Président du FMI ;)
A
1) Merde, faut vite trouver le communiqué des "Cambas"<br /> 2) C'est vrai il est pas sympa il a même pas bouffé avec Sarkozy!
F
En attendant...<br /> 1) Les Cambas estiment que DSK a déserté après les avoir lancé à l'assaut de S. Royal<br /> 2) Et, si je comprenais (à la limite) le choix du FMI, je ne comprends pas son attitude de caniche de Sarkozy lors du 14 Juillet !
G
un article très partisan qui prétend s'appuyer sur Stiglitz pour dénoncer la candidature de DSK à la présidence du FMI :<br /> <br /> http://rue89.com/2007/07/09/strauss-kahn-au-fmi-ouverture-ou-debauchage#comment-37666
T
DSK au FMI, Jack Lang quittant le bureau du PS. La réforme du PS se fera dans la douleur, mais nul doute qu'elle se fera.
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