Contre-offensive de la Triade contre le Renminbi sous-évalué

La monnaie chinoise, le renminbi, est devenu le cauchemard de toutes les chancelleries de la Triade Japon, Etats-Unis et Europe.
En effet, la Chine a une monnaie sous-évaluée par rapport aux autres monnaies. Ca veut dire que lorsqu'un Européen ou un Américain vient acheter un produit chinois, il le paie 20% moins cher de ce qu'il devrait le payer parce que sa monnaie coûte 20% de moins que la réalité. Ainsi au lieu d'acheter 1€ un bien, la personne l'achète 80 cts. Ca coûte donc beaucoup moins cher d'acheter en Chine qu'autre part. Le problème est que la monnaie est sous-évaluée parce qu'elle est en taux de change mixte. Le renminbi peut varier de 0,5% de sa valeur en valeur absolu par rapport au Dollar. Faible variation qui ne permet pas d'apprécier le renmibi à sa juste valeur. Les autorités chinoises sont poussées par les gouvernement à augmenter le niveau de la monnaie afin d'atteindre un niveau acceptable. La parité renmibi/dollar a atteint un niveau record de 7,4718 renmibi contre un dollar ce lundi. Mais ce n'est qu'une appréciation de 8,3% par rapport au 21 juillet 2005 date de la suppression de la parité renmibi/dollar et une hausse de 4% depuis le début de l'année. Autant dire que le renmibi est toujours autant sous-évalué.

Cette sous-évaluation a pour conséquence l'attraction d'énormes capitaux en Chine, ce sont principalement des Investissement Direct à l'étranger et des exportations. Celà crée un déséquilibre de la balance des paiements, la Banque Centrale de Chine a crée un fond d'investissement pour utiliser tout cet argent non-utilisé. Et bien entendu, il ne sera pas utilisé pour attaqué le renmibi.

Mais les pays de la Triade grondent et Henry Paulson, le secrétaire d'Etat américain au Trésor, souhaite une appréciation rapide du renmibi bien entendu car "très souvent, de par le monde, lorsqu'une personne n'aime pas la mondialisation, le visage qu'elle place dessus, c'est la Chine. Et il se développe une quantité de sentiment et tension anti-chinois aux Etats-Unis". Au delà de l'aspect hilarant que cette phrase provoquerait chez les Alter-mondialistes français de Bové, Besancenot, Autain, Buffet à Attac, elle prouve bien que la Chine commence à devenir un souci pour la Triade. Non pas parce que c'est un ogre qui va nous dévorer ( puisque je laisse cette place à l'Inde), mais parce que la Chine ne joue pas le jeu de la Mondialisation. Et en effet, Jean Pisany-Ferry, directeur de Bruegel, centre de recherche et de débat sur les politiques économiques européennes, estime que l'Europe devra développer avec les Etats-Unis de Bush et le Japon une politique commune visant à amener la Chine communiste à apprécier sa monnaie jusqu'à la laisser flotter. Mais pour celà, il faudra agir vite car les élections américaines commenceront l'année prochaine et s'il faut renégocier avec les Etat-Unis des Démocrates Clinton, Obama ou Edwards ou des Républicains Giulany, Romney ou Thompson, l'affaire est loin d'aboutir. Ce que propose Pisany-Ferry est de faire un deal avec la Chine. Nous leur donnons un de nos sièges au FMI (l'Europe assurément) contre l'appréciation du renmibi puis la flexibilité du change. Bien entendu, cette affaire ne peut se dénouer qu'avec l'impact de Dominique Strauss-Kahn, le nouveau directeur du FMI qui, rappelons-le, est allé faire campagne jusqu'en Chine et qui prépare la réforme du Fond.

Espérons que la réforme du FMI puisse mener aussi à une meilleure compréhension par la Chine des enjeux qui l'entourent. La Chine n'est désormais plus seule et se doit de comprendre les besoins de ses partenaires d'échange afin de mieux les satisfaire.