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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
26 janvier 2008

Y a-t-il un PS Obama et un PS Clinton?

Le Marianne de cette semaine estime qu'il y a un Parti Socialiste qui roule pour Barack Obama et un Parti Socialiste qui roule pour Hillary Clinton.

Selon eux, Royal, Montebourg, Fabius Emmanuelli et Hamon se rangent derrière Barack Obama. De l'autre côté Dominique Strauss-Kahn, Jean-Christophe, Pierre Moscovici, Bertrand Delanoë et Elisabeth Guigou seraient plus derrière Hillary Clinton. Ce serait donc les caviardisés derrière Clinton et les rénovateurs derrière Obama.

C'est tout bonnement injustifié.

D'abord parce qu'en tant que social-démocrate et donc ancien soutien de DSK, je suis pour Barack Obama. Que de nombreux sociaux-démocrates sont aussi pour Obama dont les fondateurs de l'association Réformiste et Solidaire association proche de Jean-Christophe Cambadélis.

D'autre part, ce n'est pas parce que Delanoë dit qu'il serait heureux de voir Clinton gagner mais que Obama serait un nouvel espoir pour les Etats-Unis (chez Moati la semaine dernière) que l'on peut dire qu'il est pour l'un ou pour l'autre.

Marianne veut simplement faire une chasse aux sorcière entre les tenants du "progessisme" mis en exergue par Barack Obama et un "conservatisme" soulevé par Hillary Clinton. Le combat de Marianne contre les DSK, Cambadélis, Moscovici ou Delanoë est teinté du vieux relent populiste anti-élitiste qui encrasse ce journal qui a pourtant le mérite d'être d'un bon niveau lorsqu'il évite de verser dans cette charge anti-élitiste.

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Commentaires
A
S'il est vrai que le Parti Démocrate se situe plus à droite que le Parti Socialiste, il n'en reste pas moins qu'entre le Parti Républicain et le Parti Démocrate, les socialistes français préfèrent voir un démocrate plutôt qu'un républicain à la tête de la 1ère puissance mondiale.<br /> <br /> Vous dites que le Parti Démocrate se situerait à la droite de l'UMP. C'est ontologiquement impossible. L'UMP prévoit de baisser les impôts des plus riches et d'augmenter ceux des plus pauvres, de casser la Sécurité Sociale, d'augmenter l'effort de guerre. Le Parti Démocrate et Barack Obama prévoit d'augmenter les impôts des plus riches, baisser ceux des plus pauvres et de la classe moyenne, de mettre en place une Sécurité Sociale Universelle sur le modèle français des années Jospin (donc bénéficiaire), de réduire l'effort de guerre.<br /> <br /> Il y a clairement une différence non? Et je ne parle même pas de la gestion de la crise que nous subissons aujourd'hui. La France donne des milliards d'Euros sans aucun contrepartie financière, économique, de pouvoir. Les Etats-Unis donnent des milliards de Dollars et imposent une réduction drastique de la rémunération des patrons et de la rémunération des actionnaires.<br /> <br /> Disons-le tel que je le pense, le Parti Démocrate est devenu un vrai parti progressiste allant des sociaux-démocrates socialistes au modem.
N
Peut-être que je suis stupide, dans ce cas vous allez éclairer ma lanterne. Dans mon esprit, le Parti Démocrate US n'a jamais rien eu à voir avec la Gauche ... Les Républicains seraient les conservateurs et les Démocrates les libéraux, et il n'y aurait pas de gauche aux USA, si ce n'est un ancêtre communiste qui ne doit même plus exister. Sur l'échiquier politique on m'a toujours expliqué que le Parti Démocrate se situait à la droite de l'UMP, UDF, RPR, etc ...<br /> <br /> D'où mon incompréhension quand les membres du PS nous sortent chacun leur tour, Obama c'est le PS, ou se réclame de la démarche progressiste de cet homme qui n'a pour le moment rien fait, si ce n'est des décisions qui tombent sous le bon sens en temps de crise, ou après une ère bush calamiteuse (réf à Guantanamo, et encore on sait pas ce que vont devenir ces hommes)<br /> Pourriez vous m'éclairer sur ce fait, et au passage me dire si ils y croient vraiment, ou si ils cherchent désespérément une référence pour exister quitte à paraître contradictoire ?
A
Euh, t'es gentil mais c'est pas un publipostage mon blog!
M
Article rédigé par M. Boris kagarlitski, paru dans le quotidien économique moscovite Vzgliad :<br /> <br /> « Au tout début de la campagne, on a pu croire que la politique extérieure serait au cœur des débats, mais, à mesure que le temps a passé, les divergences sur les questions internationales ont été reléguées au second plan. Les discussions ont cessé de tourner autour de l’Irak, où la situation militaire s’est un peu améliorée. En Afghanistan, au contraire, les choses se dégradent, mais le patriotisme des candidats et de leurs supporters ne leur permet pas de prendre la véritable mesure des difficultés à venir. Le Pakistan va très mal, mais l’Américain moyen ne sait pas exactement où se trouve ce pays. En revanche, un nouveau refrain est apparu, celui de la lutte contre l’expansionnisme russe ; cependant, comme les candidats sont d’accord sur ce thème, il n’engendre pas de débats.<br /> <br /> Quand on aborde l’économie, c’est la débandade. On ne peut pas parler de consensus entre Obama et Mc Cain, mais ils sont aussi impuissants et indécis l’un que l’autre, même si le premier le cache mieux que le second. Pour autant, Obama aurait du mal à se faire passer pour un spécialiste de l’économie. Il lui faudrait au moins énoncer quelques recettes ; or la crise que traverse l’Amérique n’a pas de précédent. La dernière de ce genre remonte à 1929, mais, si on y regarde de plus près, la Grande Dépression n’était pas aussi générale. Au final, c’est donc la guerre des valeurs qui est venue occuper les premières loges. Ce fossé culturel, qui n’a jamais été aussi profond, a commencé à se creuser avec l’apparition de Bush junior sur la scène politique.<br /> <br /> Obama est soutenu par les habitants des grandes villes, des pôles universitaires et culturels des côtes est et ouest, par la population multiculturelle et multiethnique de New York et de San Francisco, par les élites universitaires de Boston, Berkeley ou New Haven. Mc Cain, lui, flatte les habitants des petites villes, celles qui comptent 5000 âmes en incluant les vaches, les Anglo-Saxons protestants blancs, les chrétiens convaincus qui ne souhaitent pas que leurs enfants apprennent à l’école la théorie de l’évolution de Darwin, qu’ils jugent suspecte. Ces électeurs ne voyagent jamais à l’étranger. Ils n’ont jamais vu la mer et ne sortent parfois même pas des limites de leur Etat. C’est tout juste s’ils ne croient pas que la Terre est plate. Ces gens-là ne veulent pour rien au monde voir un président noir à la Maison-Blanche, mais ce n’est pas parce qu’ils sont racistes. Ils ont simplement l’impression que, si un individu qui ne leur ressemble pas siégeait à Washington, ce serait une inconcevable violation des règles les plus évidentes, un bouleversement de l’ordre du monde.<br /> <br /> Les citadins des côtes est et ouest qualifient avec mépris ces gens de rednecks, « cous rouges », à cause de l’empreinte que le soleil laisse sur leur peau pendant qu’ils travaillent la terre. Les rednecks, eux, évoquent avec haine l’élite du nord-est et de la côte Pacifique. Elite qui n’est pas incarnée pour eux par les gens qui exercent le pouvoir, mais par ceux qui lisent des livres, connaissent des mots étrangers et ont fait leurs études dans de bonnes universités.<br /> <br /> Ce choc des cultures a atteint son apogée avec l’apparition de Sarah Palin. Elle est la parfaite incarnation des valeurs et des idées redneck. Elle abhorre l’avortement et adore la peine de mort. C’est une femme qui a bâti sa carrière seule et qui méprise les féministes. L’annonce de sa nomination comme colistière de Mc Cain a laissé perplexes de nombreux observateurs, car, après tout, si les républicains voulaient vraiment une femme (afin de séduire les supportrices déçues de Hillary Clinton), ils avaient l’embarras du choix. Mais non, Mc Cain a opté pour Sarah, avec son accent provincial ridicule, ses fautes de grammaire et sa formidable capacité à s’attirer l’hostilité des journalistes. Ce choix ne relève absolument pas du hasard et n’est pas une erreur. C’est une décision mûrement réfléchie, quoique risquée.<br /> <br /> Sarah Palin peut souder les électeurs rednecks en agitant la menace de l’imminence d’une bataille décisive avec une autre Amérique que ceux-ci détestent, une Amérique antipatriotique, urbaine et multiculturelle. Cela dit, Sarah Palin a aussi soudé les électeurs de l’autre bord, et les critiques dont ils l’abreuvent sont souvent aussi répugnantes que la démagogie « plébéienne » des républicains. Les démocrates tournent son accent en dérision, se gaussent de ses origines prolétaires, dans la lignée des blagues soviétiques sur la ménagère de Lénine qui aurait pu diriger l’Etat. Ces attaques ont quelque chose de profondément antidémocratique, dévoilant l’hypocrisie de ce libéralisme américain qui exhorte à aider les défavorisés mais ne cache pas son dédain pour tous ceux qui s’écartent des critères de Yale et de Harvard.<br /> <br /> L’élection montrera lequel des deux camps (laquelle des deux Amériques) pèse le plus lourd. Mais le principal problème est que la boîte de Pandore de l’affrontement culturel a été ouverte et qu’il sera difficile de la refermer. Quels que soient les vainqueurs, les perdants se sentiront non seulement battus, mais profondément humiliés, à tel point qu’ils ne chercheront pas à dissimuler qu’ils ne se reconnaissent pas dans le pays sorti des urnes. La fameuse loyauté des Américains envers leur patrie et leur Constitution sera mise à mal. Et si le milieu cosmopolite des grandes villes est déjà habitué à traiter le patriotisme et les valeurs nationales avec une bonne dose d’ironie, ce n’est pas le cas des rednecks, qui subiraient un vrai traumatisme. Une occasion en or pour les organisations d’extrême droite et la résurgence de théories fascistes.<br /> <br /> Pendant ce temps, la crise économique ne va pas disparaître. Le futur président, quel qu’il soit, ne tardera pas à découvrir qu’il est impuissant face au cataclysme qui se profile. Et ce sera bien plus grave qu’un problème de fossé culturel. Toutefois, il ne faut pas oublier que celui-ci n’est pas dangereux en lui-même, mais qu’il le deviendra dans un contexte de difficultés économiques et politiques. Les perdants, quels qu’ils soient, tenteront vite de prendre leur revanche, et il n’est pas du tout certain qu’ils respecteront les procédures habituelles, conformes à l’esprit de la bonne vieille Constitution américaine. »
M
Voici un article publié dans the Guardian et écrit par Jonathan Freedland :<br /> <br /> « J’ai déjà ressenti cette impression. C’était il y a huit ans et, à nouveau, il y a quatre ans : un poids sur l’estomac. C’est une sorte de pessimisme physique qui me sussure : « Voilà que ça recommence. Les démocrates sont sur le point de perdre une élection qu’ils devraient théoriquement gagner – et dont l’enjeu est pourtant crucial. »<br /> <br /> Dans ma vie, je ne m’inquiète pas autant pour Obama que je me suis inquiété pour John Kerry en 2004 ou pour Al Gore en 2000. Obama est un meilleur candidat que ces deux-là réunis, et tous les signes montrent que les chances des démocrates sont plus grandes cette année qu’elles ne l’ont jamais été depuis 1976. Et pourtant, je n’arrive pas à me débarrasser de ce poids sur l’estomac.<br /> <br /> Si Sarah Palin fait mentir l’adage selon lequel l’issue d’une élection est déterminée par la seule tête d’affiche du ticket présidentiel, et qu’elle parvienne d’une façon ou d’une autre à faire gagner celle-ci à Mc Cain, quelles seront les réactions aux Etats-Unis ?<br /> <br /> D’abord, l’Amérique démocrate prendra une nouvelle fois le deuil et se sentira exclue de son propre pays. Une génération entière de jeunes Américains – qui se sont largement rangés derrière Obama – sombrera dans le cynisme après avoir conclu que la politique, décidément, ne mène à rien. Enfin, et c’est le plus déprimant, de nombreux Africains-Américains décréteront que, si même Obama n’est pas parvenu à l’emporter, alors aucun Noir ne deviendra jamais président des Etats-Unis.<br /> <br /> Mais quelle sera la réaction du reste du monde ? C’est celle-là qui m’angoisse le plus. Car Obama a suscité dans le monde entier un engouement que, de mémoire d’homme, aucun politicien américain n’avait jamais provoqué. Si l’élection du 4 novembre se déroulait à l’échelle mondiale, Obama l’emporterait haut la main. Les 200 000 personnes qui sont allées écouter son discours à Berlin, en juillet dernier, ne l’ont pas seulement fait en raison de son charisme, mais parce qu’elles savaient que, à l’instar de la majorité de la population mondiale, Obama s’est opposé à la guerre en Irak. Mc Cain, lui, l’a soutenue et a colporté le mensonge selon lequel Saddam Hussein était lié aux attentats du 11 septembre 2001. Les non-Américains savent qu’Obama ne traitera pas avec désinvolture et brutalité le système international et qu’il respectera les traités et les institutions mondiales, contrairement à Mc Cain, qui voudrait contourner les Nations unies au profit d’une Ligue des démocraties soumise aux intérêts américains. Mc Cain a beau avoir pris une position correcte sur le changement climatique, l’un des slogans qu’on a le plus souvent entendus lors de la convention républicaine était : « Drill, baby, drill ! », comme si la solution du réchauffement mondial ne passait pas par une redéfinition radicale de tout le système énergétique américain, mais par une multiplication des forages ossfhore.<br /> <br /> Si les Américains choisissent Mc Cain, ils tourneront le dos au reste du monde et, avec un doigt d’honneur, ils lui signifieront que nous sommes repartis pour quatre années supplémentaires à la sauce Bush, Cheney and Co.<br /> <br /> Jusqu’à présent, l’antiaméricanisme a été exagéré et très mal compris : en dehors d’un noyau dur de gauche, il exprimait avant tout un sentiment anti-Bush, un rejet de la seule administration actuelle. Or, si Mc Cain l’emporte en novembre, cela pourrait changer. Les Européens et les autres pourraient alors en conclure que leur désaccord ne se limite pas à la clique actuellement au pouvoir, mais s’étend aux Américains dans leur ensemble. Car ce ne seront pas les politiciens, mais bien le peuple américain lui-même qui aura laissé passer l’occasion de ce nouveau départ que le monde espère.<br /> <br /> La manière dont les Américains feront leur choix aura également de l’importance. S’il apparaît que l’issue de l’élection a été déterminée par un préjugé racial, alors le verdict du monde sera extrêmement sévère. Dans ces conditions, comme l’a écrit récemment Jacob Weisberg dans le magazine Slate, l’opinion internationale conclura que « les Etats-Unis ont eu leur chance, mais qu’au bout du compte ils n’ont pas su faire passer leur propre intérêt avant leur position insensée et irrationnelle sur la question raciale ».<br /> <br /> Même si ce n’est pas le préjugé ethnique, mais un autre aspect de la guerre culturelle qui se révèle avoir été décisif, la conclusion restera la même. Imaginer que l’Amérique décide que la présence à la Maison-Blanche d’une « hockey mom » aux idées arrêtées est ce qu’elle souhaite le plus traduirait un tel manque de sérieux et une telle fuite devant la réalité que cela ne pourrait être que la marque d’un pays entré dans un « déclin historique », pour reprendre une autre formule de Weisberg. N’oublions pas que le directeur de campagne de Mc Cain clame à qui veut l’entendre que cette élection « ne se joue pas sur les problèmes du jour ».<br /> <br /> Bien entendu, je sais que le seul fait de mentionner le soutien dont bénéficie Obama dans le, monde lui porte tort. Mais que nous enseigne sur l’Amérique d’aujourd’hui le fait que jouir de l’estime du monde n’y est pas bien vu ? Si les Américains rejetaient Obama, ils enverraient ainsi au reste de la planète un message extrêmement clair. Et ils peuvent être sûrs que ce message sera entendu. »
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