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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
22 juin 2008

L'interview de Benoit Hamon par des blogueurs

Après l'interview de Ségolène Royal par des blogueurs, c'est Benoit Hamon qui joue le jeu de l'interview par des amateurs plutôt professionnels.

Organisé en lien avec Valerio Motta qui s'est occupé de la refonte du blog de Benoit Hamon, l'interview a été de très bonne facture. Comme prévu, les sujets abordés ont été très européens du fait de la situation actuelle et du mandat du député européen. Nous nous sommes aussi penchés sur le Parti Socialiste et son manque d'offensive envers l'entreprise et du futur Congrès.

benoit_hamon_interview_blog_assemblee_nationaleJe dois dire que je ne suis pas étonné d'entendre Benoît Hamon dire ce que je pense sur l'Europe et apporter des précisions qui peuvent être très utiles pour ceux qui, comme moi, ne savent pas tout. Ainsi, il confirme qu'il rejette le fait d'imposer à nouveau un referundum aux Irlandais sur le Traité de Lisbonne "car on ne change par la règle du jeu en cours". Mais il ne se voile pas la face, il explique entre autres que les Irlandais étaient le pays le moins-disant en terme de fiscalité au sein de l'Union Euopéenne mais que l'arrivée des nouveaux pays de l'Est ont pris le parti des Irlandais en les concurrençant sur le moins-disant fiscal ce qui a motivé en partie leur non. Mais pour lui "peu importe qui vote, c'est le résultat qui compte". En d'autres termes, ce n'est pas parce que le vote Irlandais xénophobe c'est mélangé en grande partie au vote d'une gauche refusant une européanisation basée uniquement sur le tout économique qu'il faut cracher dessus. Le résultat est là : le traité de Lisbonne est de facto mort.

Sur la question de la directive Retours, Benoit Hamon nous apprend beaucoup sur la raison qui a poussé les Socialistes espagnols et certains allemands à voter pour. En fait, en Espagne et en Allemagne, il n'existe pas de temps de rétention maximum pour les sans-papier qui sont renvoyés dans leur pays et ils se sont dit qu'il valait mieux dix-huit mois que rien. Bref, pas une logique très socialiste. En Europe désormais, les pays pourront aller jusqu'à dix-huit mois. Et Nicolas Sarkozy pourra faire passer facilement le temps de rétention de 32 jours aujourd'hui à 534 jours et enfermer des bébés dans des prisons.

Vu la vitesse de l'échange, je n'ai malheureusement pas pu lui poser la question qui est sur toutes les lèvres depuis le vote des socialistes espagnol et allemand. Comment pouvons-nous nous allier avec des gens qui ont voté pour cette directive honteuse. Peut-être aurais-je une réponse autrement.

Néanmoins, il a répondu vigoureusement à une remarque de Vogelsong sur la sortie d'Evo Morales et d'Hugo Chavez qui ont promis de couper les vannes du pétrole à ceux qui appliqueraient la Directive Retours. Or Bolivie comme Venezuela n'exportent pas leur pétrole en Europe. Par ailleurs, Benoit Hamon souligne qu'ils feraient mieux d'être plus virulents envers les Etats-Unis qui adoptent le même type de lois et avec qui ils font commerce de leur pétrole. Bref, ce sont les défenseurs des libertés uniquement de façon rhétorique sur ce coup-là... Mais il rappelle par ailleurs qu'Hugo Chavez lui au moins ne fait pas revoter un referundum si le résultat lui est défavorable en faisant résférence à certains politiques européens souhaitant voir les Irlandais revoter. Oui, c'est une charge contre Nicolas Sarkozy qui veut faire revoter l'Irlande sur le traité de Lisbonne.

D'autres questions ont été posé par mes camarades présents Martin, Valerio, Vogelsong, Jonathan, Luc, Nathaniel, Richard Ying (le photographe) Fabien-Pierre Nicolas qui auront fait leur compte-rendu. Et je reviendrai bien entendu très rapidement sur les autres thématiques.

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Commentaires
A
et si on se reconcentrz sur le fond de l'article?
M
Mais je pense qu'aucun socialiste même Allemand, Anglais ou Espagnol ne dira que 18 mois c'est bien. Seulement voila, le PSE n'est pas majoritaire en Europe, il est obliger de faire des compromis (ou de se compromettre pour toi). Or tu ne peut pas considérer que c'est une régression puisque cela n'instaure qu'un maximum et que cela ne peut pas être considérer comme le but à atteindre. De plus la directives contient bien d'autres choses qui sont de vraies avancés pour les droits de l'homme. L'aide juridiques ou les possibilités d'appel ça n'est pas rien. Et il serait utopique de croire que le PSE aurait pu avoir ces avancées en refusant les 18 mois. <br /> <br /> Je comprends très bien que cela choque, mais voila on passe d'un temps infini dans certain pays à un maximum de 848 jours, fais la division. Et aucun chef d'État ne peut décemment dire que l'Europe l'oblige a passer à ce temps la. D'ailleurs Hortefeux a dit qu'il n'augmenterais pas le temps d'incarcération en France.<br /> <br /> Enfin qu'aurait tu voulu ? Qu'on n'instaure pas de maximum ?<br /> Enfin on pourrait dire beaucoup de l'hypocrisie des 32 (??) jours en France, ou on libère avec une "injonction" de quitter le territoire, ce que le clandestin ne fait évidemment pas, il est donc repris et réenfermé quelque semaines/mois/années plus tard.
A
Mr_K,<br /> c'est ainsi que se sont décidés les Espagnols et Allemands. Mais c'est le contraire de l'Humanisme politique et de ce qui forme le Socialisme Européen. En quoi est-ce un progrès de pouvoir enfermer arbitrairement des hommes, des femmes et des enfants dans des cages insalubres qui brulent ? En quoi est-ce un progrès de pouvoir faire disparaitre des gens de façon discrétionnaire pendant un an et demi? Si l'on devait agir, l'Europe aurait du imposer d'être plus strict sur le temps. Ce n'est pas 848 jours d'enfermement que l'on aurait du imposer mais 60 jours et ainsi obliger les pays retardataires à se mettre aux normes. C'est ainsi que je conçois la politique européenne volontariste. Là, c'est une politique du renoncement inhumaine. 60 jours c'est plus que les pays les plus progressifs et moins que les pays les plus conservateurs.<br /> Maintenant, pourquoi je trouve honteux les 18 mois d'enfermement? Et bien parce que Nicolas Sarkozy va utiliser cette directive pour imposer une augmentation de la durée du séjour en zone de rétention passant de 31 jours aujourd'hui à 1 an ou 1 an et demi puisque l'Europe le permet.
M
Je suis quand même assez mitigé sur la directive retour. C'est vrai 18 mois c'est énorme. Mais finalement ça reste un progrès puisque c'est un maximum qui n'existait pas auparavant. <br /> <br /> Je comprends bien que c'est choquant mais ne devrions nous pas voter avec un certain réalisme politique ? Est ce que le rejet de cette directive pouvait améliorer le sort des immigrées illégaux ? <br /> Cela faisait déjà quasiment 3 ans que les discussions continuaient, et pendant tout ce temps aucunes limites, chaque pays pouvait être aussi inhumain qu'il le voulait. Surtout que l'on peut se focaliser sur cette durée ou regarder les avancées en terme d'aide juridique aux immigrés qui devient obligatoire et gratuite partout en Europe.<br /> <br /> Est ce que cela permet à Sarkozy de faire ce qu'il veut ? Non, en tout cas pas plus qu'avant. Le texte ne remets pas en cause les législations plus favorables. Avant, comme après, il devra batailler avec le parlement et le peuple pour changer la loi ? Quelle est la régression ?<br /> <br /> Pour moi, les raisons pour voter contre ou s'abstenir sont politicienne dans le sens ou elles tiennent plus d'un positionnement politique par rapport à l'électorat, ou encore dans la question fondamentale : Pouvait on obtenir plus en votant contre ? Est ce qu'il ne valait pas mieux accepter cette étapes aujourd'hui pour proposer une seconde directive ensuite ?<br /> <br /> Je n'ai pas la réponse à mes questions mais parler de "directive de la honte" me parait très réducteur.
F
@Fabien<br /> <br /> Tu as la réponse sur le blog de Benoit Hamon:<br /> <br /> http://benoithamon.fr/2008/06/19/la-directive-de-la-honte/#more-469 <br /> <br /> "(je n’ai hélas pas pu joindre ma voix aux 206 parlementaires qui ont voté contre ce texte, car comme quelques autres parlementaires français rentrés à Paris pour manifester le 17 juin aux côté des salariés sur les 35 heures, nous avons subi un retard de plus d’une heure de notre train au retour de Paris qui nous a empêché sur le fil de voter). "
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