La contribution de Ségolène Royal, François Rebsamen, Vincent Peillon
C'est au tour de Ségolène Royal de passer le test des deux points forts qui me feront me pencher pour l'un ou l'autre des candidats soit dans l'ordre l'Europe et l'organisation du Parti Socialiste. Je rappelle à la sagacité de mes lecteurs que j'ai déjà parlé de Pierre Moscovici et de sa contribution Besoin de Gauche.
Autant le dire tout de suite, Ségolène Royal fait le service minimum sur l'Europe. Si ne pas prendre position et rester dans le flou sur ce point alors que le reste de la contribution est très voire trop détaillée est une question de courage politique alors je ne comprends plus rien. En effet, le seul et unique endroit où Ségolène Royal parle d'Europe est relégué en toute fin de sa contribution en bas de la 39ème page qui compte 42 pages. Ségolène Royal y développe sa position sur la Démocratie européenne seule chose digne à ses yeux d'être modifiée.
Voilà ainsi ce que Ségolène Royal propose :
- Créer un débat sur l’avenir de l’Europe par la voie d’un véritable référendum européen, s’adressant directement aux peuples des 27 États-membres.
- Changer le mode de scrutin des élections européennes, avec des circonscriptions européennes et un vote pour les partis européens (PSE/PPE…).
Nonobstant la conception bizarre de faire une contribution en présentant ses projets forts en tirets de sorte que l'on croirait que les rédacteurs ne sont pas capables de rédiger un texte, il faut tout de même que si sur le papier faire un référendum européen est beau, il entre néanmoins en totale contradiction avec l'essence même de la Constitution Allemande qui considère le référendum comme une dérive populiste menant aux pires dictatures. L'histoire européenne n'est en effet pas uniforme et peut provoquer ce type de dysfonctionnement. Un Européen aussi convaincu et assidu que Vincent Peillon aurait pu le lui glisser discrètement.
De l'autre côté, la proposition de la contribution Combattre et proposer de changer le monde de scrutin des élections européennes est une bonne idée qui mériterait d'être creuser plus en profondeur.
Autant être franc, c'est sur la refondation du Parti Socialiste que Ségolène Royal a gagné l'investiture du Parti Socialiste. Il est assez évident que sa contribution aurait un rapport bien plus profond avec cette partie. Et elle ne déçoit pas. Je rejoins Ségolène Royal lorsqu'elle rappelle que "le PS doit être au centre des préoccupations de notre Congrès". Un peu plus loin, le texte exprime en quoi le Parti Socialiste gagne en force. Et je souscris à 100%. "Le PS est fort lorsqu’il ouvert aux autres, à la société, à ses alliés. Il ne peut pas prétendre détenir à lui seul la réponse aux grandes questions de la société et du monde. Sa force tient à sa capacité à s’ouvrir en permanence sur l’extérieur. Son objectif est de fournir une synthèse de propositions et de gouvernement à des questions aussi diverses que l’éducation, le réchauffement climatique, la mondialisation, la santé, le travail."
Bien entendu, je suis beaucoup moins d'accord avec la conception de Ségolène Royal sur la façon dont il faut mettre le Parti Socialiste au travail. "La démocratie participative valide le sérieux de notre enquête sociale. Elle conditionne le sérieux de nos propositions. Elle associe les citoyens qui seront demain les acteurs de nos programmes et les fait participer à leur destin. Elle contribue à abolir la frontière, bien souvent factice, entre les sachants et les obéissants. Elle confirme le socialisme et la démocratie dans leur rôle historique d’émancipation en restituant à chacun une part de pouvoir politique supplémentaire." Je considère la démocratie participative comme un non-sens si elle n'est pas réellement faite de pair à pair ce qui n'a jamais été vraiment le cas chez Ségolène Royal. En effet, pourquoi mettre quelqu'un au milieu du cercle? Serait-ce l'halo de lumière du débat?
Enfin une ultime remarque. Je trouve l'introduction de la contribution de Ségolène Royal bien étrange. En effet, elle pose comme principe que sa contribution est un acte anti-sarkozyste et propose donc une démarche anti-sarkozyste. Je vais vous dire le fond de ma pensée. J'en ai ras-le-cul de voir les Socialistes se définir comme anti! Je veux les voir agir pour! Je veux les voir développer des idées! Je veux les voir gagner la bataille culturelle et donc ne plus se définir contre mais imposer à la droite de se définir par rapport aux idées de Gauche! Je veux voir la Gauche proposer des idées et donc rien que le fait de mettre en introduction de cette Contribution Combattre et Proposer (téléchargeable en format PDF en cliquant sur le lien) une diatribe anti-sarkozyste me pousse à rejeter calmement mais fermement ce texte.
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