Le sommet de l'Euro-Méditerranée
Aujourd'hui, La France accueille à Paris le sommet de l'Euro-Méditerranée regroupant au final les 27 pays européens et 15 pays du pourtour du sud de la Méditerranée. C'est une terrible déception pour Nicolas Sarkozy qui souhaitait faire une union rognée aux uniques pays bordant la mer Méditerranée.
Niveau diplomatie, le sommet de l'Euro-Méditerranée part sur de mauvaises bases. La mauvaise volonté de Nicolas Sarkozy à inviter l'ensemble des pays européens au Sommet a accru les tensions inter-européennes qui voient d'un mauvais oeil ce sommet pouvant réduire l'Allemagne à un pays n'ayant vocation à développer son influence que sur les pays de l'Est tandis que la France se chargerait des pays de la Méditerranée.
Encore du côté de la diplomatie, on doit noter que pour une fois les Etats-Unis sont absents de ce sommet. Et Israël, la Palestine, la Syrie et le Liban sont assis dans la même pièce. C'est un fait nouveau et qu'il est indispensable de saluer. Quant à savoir si ce sommet aboutira à une véritable union politique et économique, je ne suis pas certain du résultat. Israël est toujours en guerre contre le Maroc, la Tunisie, le Liban, la Syrie. Et si Israël entretient des relations diplomatiques durables avec la Mauritanie, l'Egypte, la Turquie et la Jordanie, elles restent tout de même fragiles.
Pour tout dire, on ne sait pas trop à quoi va servir ce sommet. Quel est son but? Quels sont ses objectifs? Est-ce seulement pour la photo ou y aura-t-ildes concrétisations ultérieures?
On nous parle d'amélioration des échanges économiques, culturelles et politiques. Mais les peuples? C'est toujours aux Peuples que l'on pense en dernier. Et pourtant... Le Liban et la Jordanie ont parqué des Palestiniens dans des camps. Et Israël rogne le territoire palestinien en colonisant ce territoire dont les représentant légaux n'ont pas été invité. Le Maroc et l'Algérie ont des frontières hermétiques comme la Corée du Sud et la dictature du Nord. Si l'on veut faire des échanges politiques, économiques et culturels, il faudra avant tout résoudre le problème des hommes.
Finalement, on nous a tanné avec l'horreur d'aller serrer la pince des plus horribles dictateurs du monde réunis dans notre belle ville de Paris. Je ne vois pas où est le problème. Si on doit négocier et si on doit mener les négociations, autant le faire à partir de chez soi. La question qui devrait nous tarauder c'est si le sommet n'est pas un rêve revu à la baisse.