Jack Lang et 20 hommes à abattre politiquement
Jack Lang est un type extraordinaire bourré de talents et plein de bon sens. Lorsqu'il a décidé de soutenir Ségolène Royal, il a misé sur le bon cheval. Lorsqu'il a misé sur la commission instituant la réforme des Institutions, il misa aussi sur le bon canasson. Il faut dire que le bougre fait passer son texte avec la bénédiction du Parti Socialiste. En effet, lorsque Nicolas Sarkozy décida d'intégrer l'ancien député de Blois à la commission Balladur, le Parti Socialiste ne trouva rien à redire donnant ainsi au vieux monsieur une occupation loin du Parti Socialiste.
François Hollande dans son grand courage donc ne fit rien pour dissuader un Socialiste d'aller donner sa caution morale à une réforme qui visait à déformer une Constitution informe ayant subi le coup de butoir conjugué de Jacques Chirac et Lionel Jospin. Par ailleurs, Jack Lang dans sa grande sagesse avait une vision éclairée de ce que devait être la réforme de la Constitution française. Il est pour la présidentialisation, pour une parlement gaudillot aux ordres du Président omnipotent.
S'il y en a un à blamer, c'est Lionel Jospin qui nous a foutu dans la merde avec son inversion de calendrier faisant de facto l'élection présidentielle l'unique élection à enjeu. S'il y en a un autre à blamer c'est François Hollande qui a été infoutu de tenir ses troupes de socialistes voyant six socialistes rejoindre les rangs du gouvernement UMP. S'il y en a un autre à blamer c'est Jean-Marc Ayrault qui a été infoutu d'envoyer Jack Lang et ses foooooôoooormidables revoir ses Classiques socialistes et lui imposer de choisir entre la Commission et le groupe socialiste. Quand on ne tient pas le parti ni le groupe parlementaire, on se retrouve avec une réforme institutionnelle votée par une voix d'écart, celle de l'homme ayant écrit ladite réforme : Jack Lang.
Mais il n'est pas le seul, François Hollande n'a pas su imposer ses vues à ses alliés. Le vote positif de cette réforme est un cas de casus belli. Il est désormais impossible que la gauche et le PRG puisse travailler ensemble. Il est plus que probable qu'il faille revoir l'ensemble de nos alliances au cas par cas. Et que l'alliance aux élections régionales ne se fasse pas avec le Parti radical qui vient de perdre aujourd'hui son "de gauche".
Saluons néanmoins la gauche qui s'est opposé au texte et conspuons ensemble les bannis des futures alliances avec les socialistes :
- dont les députés :
Mme Chantal Berthelot (apparentée socialiste ), MM. Gérard Charasse (député PRG de l'Allier), Paul Giacobbi (député PRG de Haute-Corse), Mme Annick Girardin (député PRG de Saint-Pierre et Miquelon), MM. Joël Giraud (député PRG de Haute-Alpes), Jack Lang (député PS du Pas de Calais), Albert Likuvalu (député PS de Wallis et Futuna), Mmes Jeanny Marc (députée apparentée au groupe socialiste de Guadeloupe), Dominique Orliac (députée PRG du Lot) et Sylvia Pinel (députée PRG du Tarn et Garonne).
- dont les sénateurs :
MM. Gilbert Barbier (sénateur PRG du Jura), Jean-Michel Baylet (sénateur PRG du Tarn et Garonne), André Boyer (sénateur PRG du Lot), Mme Nathalie Goulet (sénatrice PRG de l'Orne), MM. Pierre Laffitte (sénateur PRG des Alpes Maritimes), Daniel Marsin (sénateur Gauche Morderne de Guadeloupe), Aymeri de Montesquiou (sénateur PR du Gers), Georges Mouly (sénateur PRG de Corrèze), Georges Othily (sénateur Gauche Moderne de Guyane), Michel Thiollière (sénateur PRV de Loire) et François Vendasi (sénateur PRG de Haute Corse).