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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
7 août 2008

Changer la vie : la contribution de Marie-Noëlle Lienemann

Après la contribution Réinventer la Gauche de Jean-Luc Mélenchon défendue par Jérôme Charge, un militant défend une autre contribution qui se situe à la gauche du Parti Socialiste. Matthieu Vittu est militant socialiste du Pas de Calais. Membre de Gauche Avenir qui est dans mon réseau politique, il est l'assistant parlementaire de Marie-Noëlle Lienemann et est signataire de la contribution Changer la vie dont les premiers signataires sont Marie-Noëlle LIENEMANN députée européenne, Jean MALLOT député, Anne FERREIRA députée européenne, Paul QUILÈS ancien ministre, Emmanuel MAUREL conseiller régional.

Pourquoi la contribution « Changer ! » ?
Pour imposer un débat sur des sujets clefs : la stratégie d’alliances du PS, l’actualité de nos valeurs, la reconquête des couches populaires, l’offensive contre la droite, l’opposition déterminée à Sarkozy. Pour dessiner les contours du socialisme du 21éme siècle. Nous proposons des choix clairs et ils doivent passer avant la désignation d’un leader.

Pourquoi « changer » ?
- Le PS doit changer, sortir de la confusion et du consensus mou, initier une dynamique de rassemblement
- Changer la vie, changer le monde : nous n’avons pas renoncé aux objectifs fondamentaux.
- Changer parce que le monde change. Les crises s’accumulent, le cycle du libéralisme économique globalisé s’achève, l’urgence écologique s’ajoute à l’urgence sociale. Dans ces temps incertains, la gauche et le camp progressiste mondial ont de réelles opportunités pour orienter l’avenir.
- Changer parce que la gauche doit proposer une alternative et ne saurait se contenter ni d’un simple accompagnement de la mondialisation libérale, ni de remèdes Un cap stratégique : l’unité de la gauche. :
- Nous refusons l’alliance au centre et autres stratégies de troisième force. La Gauche n’est jamais arrivée au pouvoir que rassemblée.
- Le temps est venu d’une nouvelle étape avec un grand parti qui fédère tous les partis de la gauche existants et qui entraîne tous ces milliers d’hommes et de femmes qui attendent un nouveau paysage de la gauche.
- Le PS doit proposer à l’ensemble des forces de gauche d’en débattre rapidement au sein d’un « comité permanent de l’unité », préparant les étapes conduisant à un congrès de l’unité en 2010 et à la désignation en 2011 d’un candidat commun à l’élection présidentielle. Ce congrès de l’unité pourrait être précédé de forums thématiques et, fin 2009, d’un congrès exceptionnel de chacun des partis, qui acterait la nouvelle démarche.

Des choix essentiels pour une alternative :

1 - Sortir de l’impasse du libre échange généralisé :
Partout, l’idéologie du libre échange généralisé est remise en cause : aux USA dans le débat électoral, au Sud avec la crise alimentaire. Les effets néfastes du libre échange généralisé sont patents : délocalisation, pression à la baisse sur les salaires, remise en cause de nos modèles sociaux, accroissement des inégalités. Il faut réorganiser des échanges autour de grands pôles continentaux, mettre en oeuvre des protections ciblées. Il faut un protectionnisme équitable et retrouver l’esprit d’origine de la préférence communautaire.
Une mesure innovante : en absence de normes sociales et environnementales de base définies rigoureusement par les instances internationales, l’Europe doit les fixer. Les produits des pays qui n’auraient pas de législation sociale minimum seraient taxés d’un pourcentage variable en fonction de leur développement social.
2- Organiser un retour efficace de l’intervention publique.
La puissance publique revient en force. Les Etats redécouvrent les vertus de la régulation et de l’intervention. L’Europe ne doit pas être le seul continent à s’accrocher à l’idéologie du tout marché. Les socialistes doivent reprendre l’offensive en faveur de l’ intervention publique dans l’économie : cela passe par la défense des services publics, par une relance vigoureuse de l’investissement public (recherche, innovation, infrastructures). Nous plaidons également pour la création de fonds souverains français et la relance du capital publique dans divers secteurs de notre économie. Nous proposons une vision renouvelée de l’économie mixte. La puissance publique et les Etats doivent retrouver un droit à fixer les prix, en particulier pour contrecarrer les spéculations. Enfin la planification doit être remise à l’ordre du jour, notamment pour préparer efficacement la révolution écologique.
Mesure innovante : la taxation de profits exceptionnels, comme ceux de Total actuellement, pourrait se faire par le versement d’actions à des fonds souverains publics. La formule répondrait à la justice fiscale et ne spolierait pas les capacités de développement des entreprises.

3- Priorité au social !
Au moment où s’approfondit la crise et s’achève un cycle, nous avons une responsabilité particulière : inverser la donne afin que ce ne soit plus le capital qui soit mieux rémunéré et à nouveau le monde du travail qui soit justement valorisé. Nous ne défendons pas la valeur travail en soi, mais la valorisation du travail et des travailleurs. D’où l’importance du SMIC à 1500 euros et de la hausse des bas et moyens salaires qui va de paire avec une refonte du mode de calcul des cotisations sociales patronales, fondé sur la valeur ajoutée.
Mesure innovante : Une fiscalité qui favorise les investissements et soutient la croissance. Nous devons combattre la financiarisation de l’économie et relancer nos capacités productives. Nous proposons la baisse massive de l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis et en échange la suppression d’une grande partie des allégements de cotisations et d’une hausse significative des salaires.

4- Construire une autre Europe !
La Gauche ne saurait se contenter de prôner une simple inflexion des politiques européennes. Seule une réorientation profonde de la construction communautaire permettra de réconcilier l’Union et les citoyens.
La Gauche doit donc proposer une autre Europe, fondée notamment sur :
- l’arrêt des politiques de dérégulation, en particulier dans les services publics
- la convergence progressive des standards sociaux de base.
- l’harmonisation fiscale pour lutter contre le dumping
- une politique industrielle offensive soutenue par une politique monétaire favorable, qui permettra de rattraper les retards technologiques et d’éviter les délocalisations intra et extra européennes.
- la réalisation d’une Europe de l’énergie
- un programme de grands travaux européens, respectueux des impératifs du développement durable
- la relance de la préférence communautaire, le choix d’une politique d’échanges équilibrés et négociés, notamment avec l’Afrique et le bassin méditerranéen
- une intervention volontariste au sein des instances mondiales pour imposer des taxations sociales et environnementales dans les échanges mondiaux.
Nous devons également lancer des initiatives unitaires des gauches européennes sur des sujets clefs comme par exemple l’élaboration d’un traité social organisant des convergences sociales vers le haut (SMIC européen, progressivement unifié).
Mesure innovante : La recherche d’éléments communs pour une plateforme européenne entre les partis regroupés au sein du PSE et ceux qui siègent dans la « gauche unitaire européenne » pourrait être une étape dans ce sens. De même, la constitution d’un intergroupe permanent des gauches au sein du Parlement européen permettrait d’ouvrir une nouvelle période politique dans cette instance, où le consensus PSE-PPE se traduit par une déroute chronique de la gauche. Seule une gauche rassemblée pourra réellement influer sur la politique européenne.

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Commentaires
D
metalking,<br /> <br /> je t'invite à lire le chapitre intitulé "france politique 2008" (tu apprécieras la date "2008", en opposition probablement à "1972") du livre de ségolène royal "si la gauche veut des idées". <br /> Tu y trouveras une analyse approfondie du vote de gauche ces 30 dernières années, aux différents scrutins, et de l'état de l'électorat en 2008. tout ne fait pas plaisir à lire, beaucoup de choses vont contre les idées réçues, mais c'est important de le lire, pour réactualiser un peu la grille de lecture.<br /> <br /> je t'invite par ailleurs à lire la contribution de ségolène royal, et je t'invite à determiner si elle se situe à la droite ou à la gauche du parti. Tu ne réussiras pas : la lucidité des diagnostics en fait une contribution "à la droite", très réaliste, sur les marges de manoeuvres économiques, sur la dette, la radicalité de certaines propositions, en matière économique, fiscale, démocratique en fait une contribution "de gauche". <br /> <br /> tout cela pour dire que ces clivages datent d'il y a 30 ans, que la nouvelle politique, le nouveau parti socialiste transcende tout cela. tu parles de l'alliance avec le modem: tu oublies que ségolène royal avait prévu un secrétariat d'etat pour josé bové, tu oublies le dialogue passionnant avec besancenot dans marianne, qui faisait écho à celui avec bayrou.<br /> <br /> le coeur des alliances du ps c'est d'attirer, de parler à tout le monde.
M
Le texte "changer !" est plutôt proche, idéologiquement parlant, de la contribution de Mélenchon. Le 1er contributeur a raison d'appuyer sur ce point. Je rappelle qu'un des enjeux des contributions est de montrer les convergences pour les futures motions. J'ai toutefois l'impression que Lienneman et Quilès chercheront une motion majoritaire (une sorte de synthèse du Mans dès le départ ou une grande motion à la Hollande).<br /> <br /> Parlons du fond. J'achoppe sur un point essentiel : le coup du grand parti de toute la gauche. Au fond, je pense que le raisonnement est : si ceux qui sont à gauche du PS viennent au PS, ça donnera plus de poids à la gauche du parti.<br /> Toutefois, ce raisonnement qui parait agréable à 1ère vue se heurte à un exemple historique cinglant : celui de Labour. Ce parti regroupait toutes les tendances de la gauche anglaise allant des sociaux démocrates aux trotskistes. La contribution présente espère créer un Labour à la française.<br /> Nous avons vu que cet attelage n'a pas supporté le choc démocrate de Blair, succédant à une droite néolibérale très dure (nous avons notre Sarkozy pour tenir la comparaison). Résultat la gauche de transformation sociale et de la redistribution des richesses a disparu de la carte. Pis le New Labour, pourtant peu préoccupé par ses questions, est désormais le 3ème parti du pays...<br /> <br /> Je pense que la gauche ne gagne que sur 2 jambes complémentaires, comme à l'époque du programme commun.<br /> L'enjeu de ce congrès est de permettre la perpétuation de ce modèle français. <br /> 2 dangers s'ouvrent à nous :<br /> - un PS qui tend à prendre la ligne démocrate à l'italienne (Weltroni disait "je suis réformiste, non de gauche"). La contribution de Guérini et Collomb, les faiseurs de roi (ou de reine), va dans ce sens laissant la possibilité d'alliance durable avec le MoDem (ils parlent de rassembler ceux qui sont contre l'UMP) et faisant fuir par conséquent toute l'autre gauche.<br /> - et une autre gauche protestataire (LCR, voire PCF et plus encore si les démocrates enfoncent le clou au PS). <br /> <br /> Voilà pourquoi nous avons besoin d'une aile gauche du PS forte pour pouvoir garantir l'union de toute la gauche sans exclusive. Sans cela, j'ai bien peur que le modèle italien ne s'impose à nous. La responsabilité de Liennemann et Quilès est donc très forte.
D
c'est pour cela qu'il faut que ça se fasse dans la concertation, et surtout dans le temps, avec une période de transition, pour diversifier les activités, préparer les reconversions des uns et des autres (par exemple en centres fermés pour jeunes délinquants)...<br /> <br /> mais fondamentalement, l'armée coute très cher, ne sert plus à grand grand chose, l'europe de la défense doit être une réalité aussi bien stratégique que financière (on voit bien avec l'incapacité de financer le deuxième porte avion que la proposition de ségolène royal, qui avait été tant moquée, de le co-financer avec les anglais, était au final très pertinente), donc il y a des choix à faire.<br /> <br /> ensuite, il est évident que ce qui est grave, c'est la brutalité de la chose, c'est la coordination avec les fermeture de poste, d'école, la raréfication des trains dans ces zone. tout ça forme un tout cohérent contre lequel il faut lutter. <br /> <br /> mais que la perte d'une école et d'une garnison soit aussi grave "pour la ville", c'est certain, mais pour la nation, si c'est bien fait, sur le long terme, je n'en suis pas sûr du tout.
A
dj, je ne suis pas "totalement" d'accord avec toi. Perdre une garnison est tout aussi grave que perdre une école pour une vile car sans garnison les enfants de militaires n'iront plus à l'école de la ville qui finira par fermer et c'est aussi de l'activité économique qui s'en va pour la ville. Combien de bars, coiffeurs, magasins fermeront à cause de la fermeture de la garnison ? Si nous sommes antimilitariste et si les militaires votent plus à droite qu'à gauche, nous nous devons aussi de les défendre et défendre ceux qu'ils font vivre en faisant fonctionner l'économie.
D
par ailleurs, "pour nous la gauche", les services public, c'est "le capital de ceux qui en n'ont pas". France télévision comme capital culturel, l'école publique efficace comme capital éducatif, la poste, les transports publics pour remplacer le capital en voiture personnelle, etc...<br /> <br /> c'est là où la suppression d'une école nous est TOUJOURS insupportable... et où la suppression d'une caserne, moins.
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