Les conséquences du non-cumul des mandats
Donc jeudi dernier, nous, socialistes, avons voté pour mettre fin au cumul des mandats. Certains parlent de révolution de palais. Disons plutôt que c'est un séisme dans la vie politique française. Pourquoi parler de séisme? Parce que l'équilibre politique est totalement bouleversé. Un seul mandat avec une seule indemnité pour un seul objectif : réussir le contrat passé entre les citoyens et l'élu. Et ça c'est le séisme annoncé. Pas tant que l'élu aujourd'hui n'essaie pas de réussir le contrat qu'il a passé avec les citoyens mais je doute qu'il réussisse à chaque fois. Là il aura tous les moyens pour réussir. C'est la fin du député-président de conseil général, sénateur-maire ou du ministre-porte parole du gouvernement-maire voir du ministre-maire-président de la communauté urbaine.
Aujourd'hui au Parti Socialiste, l'élu n'aura à répondre que d'un mandat ce qui lui permettra de créer une relation de confiance avec ses électeurs. Et l'élu socialiste sera de facto plus à même de travailler sur ce pour quoi il a été élu et rapporter à ses électeurs son travail. Alors bien entendu, il y aura inflation du nombre d'élus. Certains estiment qu'il y a un élu sur trois dans le Parti Socialiste. Mais soyons un peu objectif. Ce chiffre est farfelu aujourd'hui s'il a un jour été exact sous l'ère pépère de François Hollande. En effet, si nous partons du principe que le Parti Socialiste compte 200 000 militants (chiffres officiels du Parti Socialiste), il n'y a pas 66 000 élus socialistes. Surtout quand le nombre d'élus en France est inférieur à 44 000 (74 députés européens, 577 députés, 331 sénateurs, 2040 conseillers régionaux, 4054 conseillers généraux, 36785 maires et 40 ministres)*. Alors soyons réalistes. Il y aura plus d'élus socialistes à plein temps qui répondront mieux aux problèmes des Français.
Et qui dit plus d'élus socialistes dit aussi une plus grande diversité : moins de fonctionnaires et de professions libérales, moins de papy-boomer, moins de retraités, moins d'hommes. Et donc plus de salariés du privé (employés, cadres) et d'indépendants, plus de jeunes, plus de femmes. Mais attention, le non-cumul des mandats n'est pas le nouvel SOS Racisme du Parti Socialiste pour transformer la diversité française comme un kleenex (NDA : je te prend, je t'utilise, je te jette). Ces méthodes sont néfastes. Car l'objectif, c'est pérenniser ces futurs élus. Les faire passer de conseillers (généraux, municipaux, régionaux) à maire/député/sénateur puis président de conseil et enfin ministre. Et plus ils seront nombreux à la base des élus du Parti, plus facilement les plus talentueux pourront gravir les échelons avec l'approbation des citoyens et devenir nos futurs têtes de proue socialiste.
*Vous me direz qu'il n'y a pas les conseillers municipaux & co. Certes mais il n'y a aucun chiffre précis sur ces élus. Combien sont-ils? Aucune idée!