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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
29 mars 2008

Abadinte et Ségolène Royal

Oui, je suis totalement narcissique mais bon... On m'a tanné chez Dagrouik pour que je lise l'extraordinaire, le magnifique, l'énormissime interview de Ségolène Royal dans le Point. Comme je ne lis pas le Point j'ai pris l'article sur Désir d'Avenir.

L'affaire en devient donc personnelle. Narcissique?  Surtout une orthographe douteuse, car l'affaire serait plus Ségolène Royal et moi. Mais là, c'est Ségolène Royal qui se positionne par rapport à moi. Alors voyons en quoi Ségolène Royal diffère par rapport à moi. Ségolène Royal définit le "ségolénisme" néologisme se substituant au royalisme. Et oui, il n'y a que Royal qui prénomme son courant.

       
Celui d'une femme politique qui n'était apparemment pas programmée pour cela, mais à qui la République a permis ceci : surmonter bien des épreuves et assumer la chance de se mettre à son service.

 

Il faut dire qu'un diplômé de l'Ecole Normale de l'Administration n'est pas prédestiné à devenir un jour Président de la République. Non non non, Ségolène Royal n'a pas fait les études pour devenir Président de la République. Un pauvre diplôme de l'ENA accompagné d'un diplôme de Sciences Pô ne forment pas à devenir candidat. Ceux qui croiraient ça seraient des ignares! Ou alors c'est le contraire, et c'est Ségolène Royal qui minimise ses études et son parcours professionnel qui débuta à la Présidence de la République suivi d'un mandat de maire, puis de député, puis de ministre, et de présidente de région. Un parcours menant bien vers un rôle de présidentiable.

C'est ce qui me permet sans doute de regarder la réalité en face, sans oeillères, pour entendre ce que les Français disent de la vie telle qu'elle est. Tant pis si cela bouscule certains préjugés : il faut en finir avec les conformismes. Et tant mieux si cela permet de mieux comprendre pourquoi, parfois, les politiques publiques les mieux intentionnées n'atteignent pas ou plus leurs objectifs.

 

       
C'est ce qui me permet sans doute de regarder la réalité en face, sans oeillères, pour entendre ce que les Français disent de la vie telle qu'elle est. Tant pis si cela bouscule certains préjugés : il faut en finir avec les conformismes. Et tant mieux si cela permet de mieux comprendre pourquoi, parfois, les politiques publiques les mieux intentionnées n'atteignent pas ou plus leurs objectifs.

Donc Ségolène Royal va enfin réfléchir à la façon de mieux répartir l'argent distribuée aux femmes qui engrossent un nombre important d'enfants alors qu'elles en ont les moyens. Ca veut dire que les subventions à l'enfant n'iront qu'aux familles pauvres et plus aux familles riches comme la famille Hollande-Royal et la famille Gaymard (au hasard). Bref, mettre en place le merveilleux plan de l'Entrée dans la Vie Active d'une femme politique de talent et qui se nomme Martine Aubry. Peut-être sera-t-elle plus réceptive qu'en 2006?
La contribution au projet socialiste (Entree_dans_la_vie_active)

 

       

Votre projet consiste-t-il à réhabiliter la concurrence et le marché ?


La bonne question est : que fait-on pour que l'économie de marché et la concurrence (qui serait bienvenue du côté de la grande distribution) ne dictent pas leur loi désordonnée à une société prise en otage par les intérêts particuliers mais servent au bien-être de tous ?

Quand une question est difficile on répond par une autre question pour détourner l'importance de la première question. Ségolène Royal et bon nombre de politique font ça. Ce n'est pas offensant. Par contre, sa question est offensante. Expliquons-la puisque c'est la bonne question.
Et cette question est posée sur le ton de l'affirmation. L'économie de marché et la concurrence dictent leur loi désordonnée à une société prise en otage par les intérêts particuliers mais il n'y a pas d'économie de marché et de concurrence dans la grande distribution. Donc si l'on suit le système de réflexion de Ségolène Royal. L'économie et la concurrence dictent des lois désordonnées et prend en otage la société et c'est pour ça qu'il faut imposer cette concurrence et cette économie de marché à la grande distribution.
Chapeau l'artiste! Nous avons donc une politique qui souhaite tout et surtout son contraire!
Pour ma part, je suis pour l'économie de marché. Je suis pour la concurrence. Ce qui fait que des entreprises dictent leurs intérêts particuliers sur la société est le fait que la concurrence et la société de marché ne fonctionne pas. Et pour cela, il faut des règles soumises par l'Etat visant à garantir la concurrence.

 

       

 Certains de vos adversaires au PS vous accusent de vouloir tirer le parti vers la droite. L'heure de l'aggiornamento n'a-t-elle pas sonné ?


C'est vers l'avenir que je m'emploie à tirer le Parti socialiste. Une chose est sûre : à l'heure de la crise des subprimes , des errements de la Société générale et du scandale de l'UIMM, c'est la droite qui est en faillite idéologique. Il est piquant de constater que ceux qui, hier encore, tapaient à bras raccourcis sur les insupportables ingérences de l'Etat, l'appellent aujourd'hui au secours et vont clamant que les marchés financiers ne peuvent se réguler tout seuls. J'ai comme l'impression que la lucidité et la modernité penchent aujourd'hui à gauche... Raison de plus pour aller au bout de ce que nous avons amorcé.

Ségolène Royal dit donc que l'avenir du PS c'est tirer le Parti Socialiste la droite. Et ben dis donc c'est la joie! Vous vous en doutez, je suis contre ce cheminement idéologique. Ségolène Royal disait plus haut : "Je m'efforce de bâtir une vision du monde et une proposition pour la France émancipées des schémas tout faits qui inhibent la pensée et l'action." Cacher son manque d'idées en le rejetant sur la droite, ce n'est pas ce qui s'appele "s'efforcer de bâtir une vision du monde [...] émancipées des schémas tout faits qui inhibent la pensée et l'action."

J'appelle ce passage : quand Ségolène Royal se contredit.

 

       

J'écoute beaucoup, je consulte beaucoup, mais, quand j'ai tranché, je veux de la discipline dans l'action.

Quand elle tranche... Oui quand elle tranche... Comment dire? Quand elle tranche elle veut de la discipline dans l'action et c'est donc pourquoi quand elle tranche sur les 35H généralisée et le smic à 1500€, elle se discipline. Et donc les rénie deux semaines après avoir perdu les élections présidentielles. C'est ce qu'on appelle de la discipline dans l'action?

Moi j'appelle plutôt ça de l'indiscipline et un manque de clarté dans l'action. Pas vous?


Nota Bene : je n'ai pas repris l'ensemble de l'interview. Seulement les points qui m'ont fait réagir négativement. Il y a donc des points de convergence et c'est encore heureux car elle est socialiste comme moi.

 

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Commentaires
F
Franchement, à ce niveau là de torsion de la réalité, ce n'est plus une lecture critique mais une lecture soviétique.<br /> <br /> Bienvenue dans le monde merveilleux de Camba, camarade Abadinte !
S
Oué ben l'interview, je l'ai trouvée ridicule moi.<br /> <br /> Je l'ai même trouvée préoccupante.<br /> <br /> J'en ai même fait un post, si ca te tente de lire... :<br /> <br /> http://www.betapolitique.fr/Les-21-points-nuls-de-l-39-03935.html
A
@ dagrouik,<br /> Je pense en fait faire plusieurs articles sur les interviews des principaux leaders socialistes en mettant en avant mes divergences avec eux. Parce que bon, les convergences sont toujours nombreuses et ce seront sur les divergences plus ou moins grandes que les socialistes se décideront de soutenir tel ou tel candidat. Sauf pour ceux qui sont dans une position de soutien indéfectible envers un candidat. Ce n'est pas ma position puisque je ne soutiens ni Royal, ni Moscovici, ni Delanoë, ni Aubry, ni Mélenchon, ni...
A
@ Bob,<br /> Je m'arrête principalement sur les points qui me font tiquer, m'interrogent, me donnent envie de réagir etc...<br /> J'avoue que les deux/trois dernières questions où elle parle philosophie et lecture, ça ne m'intéresse pas.:)<br /> Le premier point que je reprend est caractéristique de ce que je n'aime pas chez Royal... et chez d'autres. Elle se sous-estime pour obtenir l'empathie, moi ça me donne envie de la déconsidérer. Pierre Beregovoy et Daniel Vaillant n'ont jamais utilisé ce type de parole alors qu'eux n'étaient pas fait pour la politique. Bérégovoy était un cheminot et Vaillant étant technicien biologiste. <br /> Pour ce qui est de la question sur la concurrence, je pense qu'elle ne s'est pas relue. Si cette phrase passait très bien à l'oral, elle devient incohérente à l'écrit. Je pense que ce qu'elle veut dire, c'est ce que je dis. D'une part parce que c'est la position depuis longtemps du Parti Socialiste et d'autres part parce qu'elle ne s'est jamais prononcé pour autre chose que ce que je dis.
A
@ Marsipulami,<br /> Déjà je dois te dire que je ne me considère plus comme strauss-kahnien mais seulement comme social-démocrate.<br /> Ce qui m'énerve grandement chez Royal c'est sa propension à ne pas répondre aux questions qui lui sont posés. La question sur l'aggriornamento, elle répond avenir. Mais l'avenir c'est tout et rien donc ça n'a pas de signification. Je me rappelle qu'elle a fait la même chose lors des débats des primaires sur les 35H.
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