Si tu ne votes pas Royal, tu votes Le Pen et Sarkozy.
Voilà ce qu'on n'arrête pas de dire -depuis que Royal est passée à l'investiture socialistes - aux gens qui ne veulent pas voter Royal a priori.
C'est le vote "utile" ou plutôt c'est le chantage au vote utile. Car il faut bien comprendre que le vote utile est utile à partir du moment où la personne s'exprime. L'utilité vient du fait que la personne s'exprime et non pas qu'elle vote pour Royal ou plus prosaïquement le Parti Socialiste. Le vote est utile par essence puisque chaque Français majeur peut s'exprimer, chaque Français a la capacité de dire ce qu'il veut. Dire ce qu'il veut et aussi ce qu'il ne veut pas. Quand une personne vote, il doit se poser plusieurs questions: Qui représente au plus près mes opinions? Qui est la personne que je vois me diriger pour les 5 premières années? Qui je ne veux absolument pas voir président de la République?
La première question est bien entendu primordiale. On ne vote pas contre un projet, on vote pour un projet. Si tu n'adhères pas au projet, c'est que le projet ne te convient pas. Si une grande partie des électeurs disent non au projet, c'est que le projet est mauvais. C'est ce qui s'est passé en 2002. Appeler au vote utile aujourd'hui, c'est un aveu de faiblesse. Les socialistes qui appellent au vote utile sont des faibles. Ce sont des personnes qui ne croient pas au projet socialiste. Et je vais même aller plus loin. Appeler au vote utile Royal, c'est renier le socialisme. Etre socialiste, c'est convaincre, débattre, dialoguer, confronter les idées, échanger... Etre socialiste, c'est les idées d'abord, ce sont les idées toujours. Et je ne me reconnais pas dans cette campagne, ce diktakt.
En effet, appeler au vote utile est un diktakt. Et bien quoi? Des Socialistes disent: "il faut voter utile donc voter Royal dès le premier tour sinon vous (tu) votez (votes) pour un second tour Sarkozy - Le Pen." Certains sectaires nous l'assènent depuis longtemps déjà. Ils nous l'assénaient déjà lors des Primaires, ils continuent aujourd'hui. Mais ce qui m'inquiète au plus au point, c'est que des personnes que j'estime reprennent cette argumentation à leur compte en disant qu'ils voteront Royal car il faut voter utile.
Ce qui me chagrine c'est que depuis 2002, les socialistes n'ont qu'un mot à la bouche: il faut voter contre le gouvernement, contre Sarkozy, contre la droite, contre Le Pen etc... Celà s'est vu aux régionales avec le raz-de-marée rose, aux Européennes avec la victoire des Socialistes sous une bannière d'opposition et non de proposition, au réferundum sur le Traité Constitutionnel Européen et celà vient de se voir avec la désignation de Royal et l'appel dès aujourd'hui au vote utile. Nous n'avons pas gagné, c'est à chaque fois la droite qui a perdu. Quand la droite perd, ce n'est pas nécessairement une victoire de la gauche. Je ne me suis pas réjoui de voir que nous avons pris toutes les régions françaises sauf l'Alsace et l'Île aux terroristes. Car notre unique programme était de battre la droite et de montrer par les urnes que le peuple français n'était pas d'accord avec sa politique. Mais voilà qu'aujourd'hui nous recommençons alors que nous sommes à un carrefour idéologique et de renouvellement des idées et ça je ne peux pas l'accepter. Les Français aux prochaines élections, donc les Municipales, ne voteront pas non plus pour ou contre un candidat mais pour ou contre la politique du Président de la République. Toujours la même méthode, toujours le même balancier. L'appel au vote contre ne convainc personne, n'emporte personne, il n'y a pas de fremissement, de changement de ligne, d'installation d'une tendance, d'une marque indélébile. Non, voter utile ne résoud rien. Appeler à voter utile ne sert en fait qu'à appauvrir ses amis politiques et à les énerver de la politique hégémonoque mené par le Parti Socialiste. Je ne dis pas qu'il faille absolument laisser libre court aux attaques de nos amis politiques et qu'ils passent leur temps à taper sur nous, notre projet et la candidate choisie par les socialistes. Il faut trouver un milieu juste entre le diktakt d'aujourd'hui et la liberté d'hier.
A nous d'agir!