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Blog d'un jeune social-démocrate ouvert sur le monde
11 juin 2008

Un verre avec Ségolène Royal

Ségolène Royal n'est pas la personne dont je suis le plus proche au Parti Socialiste. Je n'ai pas voté pour elle lors des Primaires socialistes de novembre 2006 et je m'étais expliqué pourquoi. Bien entendu, j'avais voté pour elle lors des présidentielles et j'avais fait sa campagne à fond. A fond en me levant à 5 heures du mat et en me couchant à 3 heures. A fond, mais sans voir la candidate. Même si j'avais fait parti du service d'ordre du meeting de Charléty entre les deux tours, je n'avais pu la voir.

Autant le dire, lorsque l'on me proposa de faire une interview de Ségolène Royal mon esprit cartésien évalua la situation. Pourquoi faire une interview de Ségolène Royal? Quel intérêt pour moi? Quel intérêt pour elle? N'était-ce pas une opération de communication? Ne pourrions-nous pas utiliser cette interview comme une évolution de ce hobby de bloggueur en quelque chose d'un peu plus visible? Il est clair qu'avec tous ceux présents, nous pouvons faire de grandes choses en interviewant l'ensemble du spectre de la gauche et pourquoi pas du centre. J'aimerais ainsi pouvoir discuter avec Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, François Hollande, Benoit Hamon, Jean-Paul Huchon, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Moscovici ou Vincent Peillon au Parti Socialiste mais aussi Dominique Voynet, Noël Mamère, José Bové, Olivier Besancenot, Christiane Taubira ou François Bayrou. Et les autres, ces valeurs montantes de la gauche. J'en ai parlé avec mes camarades :la vibrante MIP (dont je ne m'excuserai jamais assez d'avoir coupé la parole), l'organisateur Dagrouik, le photographe Richard Ying, le blond Maxime Pisano, le roux Luc, le longiligne Lieutenant Casabaldi, le réflectif Eric Mainville, et l'énergique Graziella.

Après avoir posé ces bases, je vais enfin pouvoir vous parler de ce dont nous avons discuté avec cette femme qui restait pour moi une terrifiante inconnue que je connaissais malgré tout. Mais tout d'abord je vais vous dire ce dont je souhaitais discuter avec elle. Je souhaitais parler d'un phénomène que je juge inquiétant. Le prosélytisme -dans un monde où la religion redevient une cause principale des tensions internationales et nationales avec les tensions économiques et les tensions nationalistes- est un accélérateur d'actes violents. Les prosélytes entrant sur un territoire donné pour convertir des personnes incroyants à leur foi sont souvent considérés comme des dangers pour la stabilité de la société car amenant une culture étrangère à la leur. Je parle bien entendu des Evangélistes coréens ayant passé la frontière nord coréenne pour insuffler le souffle du Protestantisme capturés puis libérés suite à une détente entre les deux Corée. Je parle bien entendu des Evangélistes Coréens partis pour l'Afghanistan pour convertir les infidèles Talibans. La délégation se fit arrêter et leur chef exécuté avant que la Corée ne paie un lourd tribut pour libérer les prosélytes protestants. Je parle bien entendu de ces Algériens arrêtés car ils s'étaient convertis au Christianisme où la conversion est interdite depuis mars 2006. Malheureusement, je n'eus pas le temps de poser cette question capitale de géopolitique.

Je souhaitais aussi poser la question sur la démarche politique de Ségolène Royal. Je considère que la royal_blog_socialistedémocratie participative est viciée dans son principe car si Ségolène Royal dit "mon opinion est celle du Peuple Français" cela voudrait dire que son opinion est celle qui se dégagerait en faisant la synthèse des débats participatifs. Or un débat participatif ne peut être que vertical, il doit aussi être horizontal et donc mettre Ségolène Royal au même niveau que les autres. Mais Ségolène Royal et beaucoup de leaders semblent plus écouter que participer à ces débats. Et ce qui risque de se passer c'est qu'ils ne participent pas aux débats et qu'au final ce qui est décidé l'est sans eux et que donc ils sont obligés de soutenir des idées auxquelles ils n'auraient pas participé. Malheureusement, je n'ai pas pu poser cette question. Casabaldi le fit avant moi mais la réponse ne fut pas à la hauteur de mes attentes.

Alors que retenir de ce verre avec Ségolène Royal?

D'abord qu'elle a voulu rétablir certaines vérités sur la campagne. On ne peut pas dire il y a 20% du programme qui vient des débats participatifs, elle-même ne le sait pas entre les apports des débats participatifs des débats avec les experts, des élus. Je me permets de croire à moitié cette affirmation. Peu ou prou 80% des points venaient du programme socialiste décidé au Printemps 2006. Ses paroles ont souvent été déformé par les médias surtout après le retournement de situation situé en janvier 2007 ce qui a amené à la dépêche mensongère sur les 35H qui lui faisait dire qu'elle ne les avait pas soutenu. Je ne doute pas un seul instant que les médias déforment ses propos. Sa campagne a eu des flottements inquiétants dans la communication ce que Luc lui fit remarquer en lui proposant implicitement d'être son spin doctor.

royal_blog_socialiste

Ensuite nous parlâmes du futur congrès. Elle expliqua ce qui pour elle devait être modifié au sein du Parti Socialiste ce qui sera l'occasion pour moi d'un billet séparé. Mais pour vous mettre l'eau à la bouche, je vous propose la petite phrase notée sur mon papier Clairefontaine (non sponsorisé) : "il y a un front qui s'organise contre moi". Qui représente ce front? Pas de noms à vous donner mais vous imaginez bien que ce ne sont pas chez ses soutiens que l'on trouvera un front.

C'est alors que l'action des régions entre dans la discussion. Les SCOP (société coopérative de production) sont plébiscités dans l'assemblée. Ségolène Royal est aux anges et nous parle de Tir Groupé, une SCOP qui a réussi. Malgré tout seulement 1/3 des entreprises perdurent. Elle nous parle aussi de ces restrictions aux subventions pour les entreprises faisant des CNE ou délocalisant alors qu'elles font des profits. J'en profitais alors pour prendre -enfin- la parole pour lui demander de ce qu'elle pensait de l'aménagement du territoire en zone urbaine en prenant l'exemple de l'Île de France IMGP3620que je connais bien. Son discours fut un véritable réquisitoire. Un réquisitoire envers le président de la région Île-de-France Michel Giraud. Du moins, c'est ce que je souhaite croire. En effet, Ségolène Royal considère que si l'Île-de-France est en situation de congestion grave dans les transports en commun c'est parce que le Conseil d'Île de France n'a pas agi assez vite afin d'anticiper la demande. Anticiper, ce n'est pas facile. Et surtout, le STIF n'est dans les mains du Conseil Régional que depuis 2005. Le problème vient donc aussi de l'Etat qui n'avait pas fait son travail. Depuis, la gauche sous l'impulsion de Jean-Paul Huchon le Président du Conseil Régional d'Ile de France se lance dans une politique de grands travaux avec la construction d'un métro-rocade joignant la proche et moyenne banlieue parisienne. Un travail titanesque que malheureusement l'Etat français ne souhaite pas aider à financer. En effet, Sarkozy espère ainsi placer son ami Roger Karoutchi, le sous-secrétaire chargé des relations avec le Parlement.

La dernière question porte sur l'international et le conflit Israelo-palestinien. Je doute sincèrement que la réponse de Royal soit juste. Je suis en effet une personne plutôt pessimiste dans l'analyse que je fais de ce conflit. Elle estime que les jeunesse palestiniennes et israéliennes ne souhaitent qu'une seule et même chose : vivre en paix. Dans une vision que je considère peut-être un tantinet manichéen, elle estime que la vieille génération politique ne souhaite pas cette paix comme la jeunesse. Certes, la jeunesse inspire à la paix mais nombre de jeunes Palestiniens choisissent la voie du Jihad et nombre d'israéliens considèrent les Palestiniens comme des empêcheurs de vivre en paix et militent pour un grand Israël sans Palestine comme voisin. Néanmoins, Ségolène Royal a raison sur un point. Elle est l'inspiratrice de la politique étrangère de la France au Liban. Rappelez-vous :



Bécassine au Liban
envoyé par dperetti

Ce qui suit :


Sarko : l'union sacrée
envoyé par Ptite_Mule

Alors donc Nicolas Sarkozy se serait converti à la méthodologie de Ségolène Royal sur la politique étrangère.
Il nous avait déjà dit en décembre 2006 que "la situation là-bas est déjà extrêmement compliquée." Et qu'en conséquence, "il faut donc agir avec beaucoup de mesure, de sens des responsabilités." Ainsi, "chacun d'entre nous doit penser à l'intérêt de la France et à la paix de cette région" et donc suivre la doctrine Royal.

A lire aussi :
Intox 2007
Luc Mandret
la précarité en question chez équilibre précaire
Maxime Pisano
MIP

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Commentaires
A
J'avoue Emmanuel. Le mec avec les cheveux tous frisés et qui est passé très vite, c'était toi c'est ça?
E
Alors loooooool<br /> <br /> Tu ne me reconnais donc que complètement alcoolisé ?
A
Emmanuel, c'est moi. Mais le problème c'est que j'ai salué beaucoup de personnes sans les reconnaitre :-s
C
madame royal je suis retraite agricole et touche une petite retraite prevoyer vous si vous ete elue de ploquer les prix je dois vous dire que je suis plutot de droite mais j'ais voter pour vous.n'etant pas d'accord avec le gourvenement de sarko.a bientot
E
Mais non PRS, c'est Pour la République Sociale, de mélenchon<br /> <br /> Tu mélanches tout !<br /> <br /> C'était toi que j'ai salué cordialement chez mosco hier mais qui ne m'a pas reconnu, ou ça nte ressemblait seulement :)
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